Bouche à oreilles – Printemps 2022

Lorsqu’un document interpelle, bouscule, amuse, transporte ou transforme, nos bibliothécaires aiment le partager avec vous. Ce partage se fait à travers les « Bouche-à-oreilles », des signets placés dans les documents disponibles dans nos différents sites.

Nous en avons sélectionné quelques-uns ci-dessous pour vous donner envie.

Livres

Le cadavre du 25

Laurence Burger

On trouve parfois des choses étranges dans les coffres des banques monégasques, mais un cadavre, c’est rare ! Une enquête pleine de rebondissements démarre entre Monaco, Genève, Londres et Miami pour découvrir l’identité du malheureux et surtout qui a bien pu lui donner une banque comme sépulture. Entre magouilles de haut vol, corruption, sociétés écrans et courses-poursuites haletantes, Laurence Burger nous emmène de bureaux feutrés en garçonnières, en passant par le pilotage de toutes sortes de bolides.

Avec sa plume alerte et mordante, elle brosse un tableau à la fois cruel et hilarant de la bonne société genevoise… et un état de la haute finance à faire froid dans le dos. Un polar addictif, qui se dévore comme un paquet de chips : sans pouvoir le lâcher jusqu’à la dernière miette.

Emmanuelle, site Unithèque

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La fabrique des surdoués : dangers et impostures du marché de l’intelligence

Jérôme Pellissier

Pour tous ceux qui en ont marre des tests QI à chaque détour de clic, et de s’entendre rappeler le « haut potentiel intellectuel » dans tout comportement inadapté, cet ouvrage décortique fort bien la question de l’(in)validité de ces tests QI à 2 francs.

Jeannette, site Unithèque

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L’étoile des frontières

Alfred de Montesquiou

La guerre, nous nous en faisons tous une idée et ce livre nous emmène presque malgré nous au cœur du conflit syrien, dans la quête identitaire d’un photographe. Avec lui, nous franchissons la frontière de notre monde pour plonger dans un univers où les parcours de vie sont intimement liés à l’histoire de chacun, à ses failles intérieures. Là bas, les divergences n’en sont pas toujours : les alliances peuvent être contre-nature et le sentiment d’humanité peut surgir là où on ne l’attend plus. Lire ce roman nous rapproche intimement de cette réalité, mais l’intensité de l’expérience ne peut être qu’imaginée.

Quand la guerre se fait trop dangereuse, elle devient spectacle : on l’observe « hors de soi », l’esprit plane à quelques centimètres du corps.

Carole, site Unithèque

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Le roman de Jim

Pierric Bailly

Magnifique et bouleversant. Le sixième livre de Pierric Bailly nous conduit à nouveau dans le Jura, sa région, belle et rude à la fois.

Aymeric vit d’emplois temporaires, préférant toujours un CDD à un poste stable. Sa vraie passion est la photo et en particulier l’argentique. Il rencontre Florence, enceinte d’un autre homme. Aymeric va élever Jim, le considérer comme son fils. Cet enfant va devenir le sens de sa vie, mais un matin, le père biologique réapparaît. Un enfant, deux pères. Situation douloureuse pour tous. Ce roman éblouissant pose la question de la filiation. A quoi mesure-t-on la parentalité? Un père de substitution est-il un père?

Par l’histoire mais aussi par le style, le Roman de Jim nous fait vivre des émotions multiples qui interrogent notre humanité même.

Patricia, site Riponne

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Pas dormir

Marie Darrieussecq

Insomniaque depuis plus de vingt ans, plus précisément depuis la naissance de son premier enfant, Marie Darrieussecq s’est mise en quête du précieux Graal qu’est le sommeil. Elle nous embarque ainsi pour un voyage au tréfonds de ses abîmes nocturnes, non sans une saine dose d’autodérision, et va convier les célèbres insomniaques qui pavent l’histoire de la littérature (Kafka, Perec, Duras, Proust, Woolf…), leur déclarant au passage son amour passionné. Des amputés du sommeil pour qui les interminables éveils nocturnes furent source d’inspiration infinie.

Un livre « collage », ni roman, ni autobiographie, ni essai, ni récit de voyage, mais tout ça à la fois et bien plus encore. Une enquête intime et troublante sur la disparition du sommeil et des fantômes qui viennent parfois prendre sa place. Un livre qui ne m’a donné envie de continuer à ne « pas dormir ».

Caroline, site Riponne

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Jusqu’à maintenant

Yves Rosset

 » Quoi!? encore un livre intime et désordonné que presque personne ne lira? » (p.142)

Je me suis plongée dans ce déversement de notes, de citations, d’analyse d’images vues dans les journaux ou remarquées sur internet, et étrangement je n’ai pas pu résister à la fascination qui très rapidement m’a saisie. Un texte habité ! On croit s’y perdre et pourtant un fil rouge se déploie au long de ces chroniques: le constat que fait Yves Rosset de la désintégration de notre société, émaillé du matériau même de sa vie personnelle. Un aller-retour entre le singulier et le général. Voilà ce qui me semble être une façon forte d’être au monde en l’observant !

Yves Rosset est né à Lausanne en 1965. Il vit depuis 1990 à Berlin.

Patricia, site Riponne

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Malatraix

Emanuelle Robert

Les Préalpes vaudoises n’ont jamais été aussi menaçantes que dans le premier roman d’Emmanuelle Robert. Un tueur en série, motivé par la volonté de nettoyer la montagne des traileurs qu’il considère comme des parasites, fait ressurgir des blessures du passé.

À la suite du décès de Catherine, une des traileuses victimes du serial killer, toute une série de personnages vont se lier et se délier dans ce roman dont le contexte géographique nous rapproche encore plus du meilleur comme du pire de l’être humain. Écrit en pleine crise sanitaire, ce roman est tout autant pertinent du point de vue de son actualité qu’il est original de par le traitement de son genre littéraire.

En ce moment, le polar romand a la cote et Malatraix vous donnera une bonne raison de vous plonger dans nos contrées locales pour en savourer leurs paysages et leurs mystères…

Myriam, site Riponne

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Mordicus : ne perdons pas notre latin!

Robert Delord

Le latin ne sert à rien. Son enseignement est élitiste. Que nenni ! Robert Delord, enseignant de Lettres Classiques (« Arrête Ton Char ! ») s’inscrit en faux contre ces préjugés. Une fois passés les chapitres dépeignant la situation en France, il défend avec vigueur les bienfaits de l’enseignement de la langue d’Ovide et de Cicéron.

Ne revenant pas sur l’apport que son enseignement amène à notre maîtrise de la langue française, j’ai surtout retenu les nombreux témoignages de l’influence du latin et de l’Antiquité sur notre civilisation contemporaine : système politique, cinéma, jeux vidéo, bandes-dessinées…

Mais plus que tout, l’argumentaire du latin comme facteur d’intégration m’a profondément émue ! Voilà une branche où chaque enfant part de zéro et peut montrer ainsi toutes ses capacités intellectuelles, quelle que soit son origine sociale. Vale !

Evelyne, site Unithèque

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Jusqu’au dernier

Finbar Hawkins

Cette histoire est un plongeon dans l’Angleterre de la chasse aux sorcières. La plume de l’auteur nous fait voyager facilement dans cette époque sombre et pesante, où le danger se cache dans chaque souffle de vent.

Les sorcières ont aidé à renverser le Roi. Mais les hommes veulent cacher leur contribution aux yeux du peuple et du monde. C’est l’heure de la chasse et des massacres sans distinction. Avec ou sans procès. Juste parce qu’elles sont des femmes. Juste parce qu’elles sont différentes. Juste parce que les hommes ne veulent pas avouer qu’ils ont usé de la magie pour gagner.

L’assassinat d’une mère, la vengeance de sa descendance. « Bientôt, vous serez à genoux devant moi, implorant mon pardon que vous n’obtiendrez pas… »

Elodie, site Riponne

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Musique

The biggest steps

Gauthier Toux

Magnifique découverte que cet album du pianiste franco-suisse Gauthier Toux ! Privilégiant la formule du trio avec une contrebasse (Simon Tailleu) et une batterie (Maxence Sibille), il nous fait découvrir un univers sonore riche, assez loin des formes classiques. Les musiciens alternent simultanément les séquences mélodiques et rythmiques, chacun trouvant naturellement sa place. Il en résulte le sentiment d’une « triangularité presque parfaite », ou du moins d’une réalisation basée sur du solide, comme enracinée.

Suzanne, site Riponne

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