God save the King ! Musiques du couronnement

C’est l’un des événements musicaux de l’année, même s’il ne se déroule ni dans un théâtre d’opéra ni dans une salle de concert, mais dans l’abbaye de Westminster, à Londres : la cérémonie de couronnement de Charles III et de son épouse Camilla Parker Bowles en tant que roi et reine consort du Royaume-Uni de Grande-Bretagne, d’Irlande du Nord et des autres royaumes du Commonwealth. Il ne pouvait en être autrement, compte tenu de la sensibilité musicale reconnue du roi, qui, dans sa jeunesse, a étudié le violoncelle ainsi que la trompette et le piano et qui, au fil des ans, a soutenu des institutions telles que le Royal College of Music et le Monteverdi Choir.
Rendez-vous alors aujourd’hui, samedi, le 6 mai, près de huit mois après le décès de la reine Élisabeth II et de 70 ans après le précédent couronnement qui eut lieu le 2 juin 1953. Pour l’occasion, des chœurs, un orchestre, des musicien·nes et des solistes de renommée internationale des pays du Commonwealth, un programme de classiques du répertoire, ainsi que douze nouvelles compositions commandées personnellement et spécialement pour l’événement par le roi lui-même :
Il y aura également de la musique du compositeur gallois Adiemus Sir Karl Jenkins, l’un des compositeurs vivants les plus appréciés et les plus célèbres de Grande-Bretagne. Et, afin de rendre hommage à son défunt père le duc d’Edimbourg, né prince Philippe de Grèce, de la musique orthodoxe grecque exécutée par l’Ensemble de chants byzantins.
Selon le communiqué de presse officiel de la Couronne, « un éventail de styles musicaux et d’interprètes fusionnera la tradition, l’héritage culturel et l’aspect cérémoniel avec les nouvelles voix musicales d’aujourd’hui, reflétant l’amour et le soutien à la musique et aux arts que le roi Charles III a apporté tout au long de sa vie ». Alors, bien que l’événement soit conçu pour être en phase avec les temps modernes, la tradition musicale des siècles de cérémonies de couronnement sera maintenue. Il y aura donc la place pour la musique de William Byrd, Georges Frédéric Händel, Edward Elgar et Ralph Vaughan Williams, compositeurs anglais bien-aimés. Les fanfares de trompettes mais surtout l’interprétation de Zadok le prêtre, l’un des hymnes composés par Händel lors du couronnement de George II en 1727 et joué depuis à chaque couronnement de monarque britannique, ne devraient pas manquer. Pour les amoureux et les amoureuses du foot européen, ne soyez pas étonné·es d’entendre l’hymne de la Ligue des Champions de l’UEFA dans la cathédrale de Westminster ! En effet, le compositeur anglais Tony Britten, auteur de cette musique qui retentit dans les stades à chaque début de match, s’est inspiré, et c’est peu de le dire !, de la Coronation Anthem de Händel. Le compositeur britannique reprend les débuts mais modifie les paroles. Il remplace le psaume “Longue vie au roi” par les paroles “Ce sont les meilleures équipes, les grandes équipes… Une grande réunion… Ils sont les meilleurs… Les grandes équipes… ”.
Et demain aura lieu le concert du couronnement qui sera retransmis en direct du château de Windsor. Des icônes de la musique internationale et des stars contemporaines sont annoncées. Des artistes que l’on peut retrouver dans la playlist officielle qui se veut intergénérationnelle, dans l’air du temps ? Suspens.
credit photo : Chris Boland
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