« Quelle poisse notre manque de poésie (…) ! »
C’est ainsi que Virgile Elias Gehrig, le poète romand, décrit son double rapport à la Suisse, sans pour autant omettre les qualités du rösti… Il est vrai que l’esprit romanesque et bohémien ne vont pas facilement de pair avec les grandes vertus helvétiques, telles que la stabilité, le calme ou le pragmatisme. Et pourtant, nous ne manquons pas de poètes. Qui plus est, depuis 200 ans, les vallées suisses sont la terre d’accueil de poètes qui, venus de loin pour chercher l’apaisement, y trouvaient l’inspiration. Isabelle Falconnier et Antonio Rodriguez nous accompagnent dans cette balade littéraire à travers le paysage et l’histoire.
Aujourd’hui, nous osons même parler du retour en force de l’expression poétique. Les auteurs foisonnent : à coté de noms déjà bien ancrés dans le paysage littéraire francophone, les voix nouvelles, dont plusieurs récompensés par de prestigieux prix de littérature. Cela ne va pas sans le soutien de nombreuses institutions, pas sans engagement des acteurs du milieu culturel. Le Canton de Vaud encourage vivement la création littéraire et l’Université de Lausanne y joue le rôle dynamisant. Ce dernier est au cœur même de manifestations qui animent chaque Printemps de la poésie et dont la 7e édition va bientôt enchanter les villes de Romandie.
Si la poésie contemporaine arrive à s’inviter un peu partout , c’est aussi parce qu’elle reste en résonnance avec le monde actuel. Souvent agitée et laconique, elle offre de brefs moments de suspension, de petits arrêts dans le rythme effréné qui est celui de notre époque. Elle est d’ailleurs très variée, allant du renouveau lyrique aux expérimentations sonores. La fraicheur de son langage passe à travers les codes nouveaux mais également les nouveaux supports. À la croisée des arts, entre la peinture et la musique, la poésie acquiert les formes d’expression parfois inattendues qui vont jusqu’à la performance scénique. C’en est quelque part, paradoxalement, un retour aux racines, celles de la poésie orale qui accompagnait les fêtes et rituels populaires. La fête de vignerons garde cette tradition vivante qui lie le poème et le spectacle. Mais la poésie reste avant tout une expérience intime qui dans le rapport sensible au langage fait naître l’émotion.
À l’approche du printemps (calendaire et poétique), la BCUL site Riponne propose une sélection de jeunes poètes romands, vaudois et au-delà, y compris quelques voix d’immigré·es établis en Suisse et actifs sur la scène littéraire locale. Vous y trouverez également de récents recueils de poètes aux noms reconnus depuis plus longtemps. Point commun ? Tous les ouvrages de cette sélection ont été édités dans le canton de Vaud.
Pour aller plus loin, le 11e numéro de la revue littéraire romande La cinquième saison , entièrement dédié au poème et ses passeurs: des auteurs, éditeurs et libraires nous livrent les mille et une raisons de lire, écrire et éditer encore de la poésie.
Et enfin, une date à retenir ! Durant la journée du lundi 21 mars-journée mondiale de la poésie-les poèmes vous attendront sur les tables du libre-accès à la BCUL site Unithèque.
« c’est plein de poèmes.
partout,
on leur marche dessus ».
(Vente silencieuse ; suivi de 4X4 poèmes tout-terrains, Marius Daniel Popescu)
Nous vous souhaitons de belles promenades lyriques !
Diana Pabianczyk-Bifrare, stagiaire au dépôt légal.