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100 ans du surréalisme : au féminin

En 1924, se formait en France le groupe des surréalistes, autour d’André Breton qui publiait la même année son Manifeste du surréalisme. À l’occasion du centenaire de ce mouvement poétique et artistique, la BCUL – site Riponne met à l’honneur les artistes féminines qui y ont pris part.

En imaginant des nouvelles techniques et formes de créations, comme les collages, les cadavres exquis ou l’écriture automatique1, les artistes surréalistes se sont efforcé de réduire le rôle de la conscience et l’intervention de la volonté. Ils ont cherché à briser les conventions et la logique, pour explorer l’absurde et l’inattendu, le rêve et les symboles. Ils se sont aussi distingué en rejetant les valeurs établies et les institutions sociales, politiques et artistiques traditionnelles.

Parmi les grandes figures du surréalisme, on retient surtout l’œuvre des hommes : par exemple André Breton, Man Ray, Max Ernst, Salvador Dalí, Paul Eluard, René Magritte… La contribution des femmes au mouvement surréaliste – bien plus importante que ce qui est enseigné aujourd’hui en histoire de l’art – a été minimisée. Pourtant, ce mouvement subversif a attiré de nombreuses artistes et intellectuelles femmes en quête de liberté, qui y ont apporté leur regard et leur créativité. Souvent réduites à des figures de muses ou à des objets de désir, elles ont dû lutter contre la misogynie, l’objectivation et l’invisibilisation de leurs contributions dans un monde majoritairement masculin.

Meret Oppenheim, Claude Cahun, Dorothea Tanning, Jacqueline Lamba, Leonora Carrington… Elles ont exprimé leurs visions surréalistes à travers une large palette de techniques artistiques. De manière non conventionnelle, elles ont exploré des thèmes comme la sexualité et l’identité féminine ou encore la maternité. Elles ont remis en question les normes sociales, contestant les rôles de genre traditionnels et les standards de beautés féminins, défendant l’émancipation des femmes et célébrant la fluidité des identités.

Aujourd’hui, leur travail est de plus en plus reconnu et célébré, et source d’inspiration pour de nouvelles générations d’artistes.

Plongez dans l’univers fascinant des femmes surréalistes, du 26 avril au 27 mai 2024 à la BCUL – site Riponne.

Œuvre : Jane Graverol, sans titre (« Femme libérée »), 1949, huile sur toile, 60×73 cm, collection privée, Bruxelles.

  1. On vous conseille de consulter la liste des techniques surréalistes, c’est assez chouette. ↩︎
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