De la musique classique à la chanson française, la série Du signe au son touche maintenant au jazz. L’art de l’interprétation concerne tous les genres de musique ! A l’honneur l’inventeur du violon jazz : Stéphane Grappelli, disparu il y a 25 ans.
Paris, les cours d’immeubles de Montmartre, les cinémas en accompagnant les films muets, les bars et les cabarets. Voici les premières scènes du jeune Stéphane Grappelli, au violon mais aussi au piano. Oui, car le piano fut son premier instrument et le violoniste improvisateur qu’il allait devenir le considérait indispensable pour maîtriser les accords et les enchaînements harmoniques.
Au début des années 1930, la rencontre avec le guitariste issu d’une famille sinté Django Reinhardt va être déterminante et changera sa vie. Les deux musiciens vont notamment fonder le Quintette du Hot Club de France. Et le milieu parisien du jazz va être bouleversé ! Un quintette de jazz sans instruments de cuivres et de bois, ni de percussions. Trois guitares, un violon et une contrebasse, que des instruments à cordes donc, typiques des groupes gitans. Du jamais vu ! Mais ce n’est pas tout. Un style de jazz nouveau sera également créé : le jazz manouche qui unifie la tradition musicale gitane, manouche et le jazz. Une page importante de l’histoire du jazz vient d’être écrite.
Après son partenariat avec Django Reinhardt, hélas disparu le 16 mai 1953 à l’âge de 42 ans, Grappelli se produit avec les plus grandes figures du jazz : George Shearing, Duke Ellington, Oscar Peterson, Jean-Luc Ponty, Michel Petrucciani, David Grisman, Michel Legrand…
Il se prête également à des collaborations prestigieuses mêlant son style et son jeu à d’autres genres de musique : avec le guitariste brésilien Baden Powell, le guitariste et luthiste britannique Julian Bream, le chanteur Paul Simon, le violoniste enfant prodige Yehudi Menuhin, les Pink Floyd pour le titre Wish You Were Here. Et le cinéma fera encore appel à son talent : Stéphane Grappelli signe la bande-son du film de Bertrand Blier Les Valseuses (1974) et en interprète des morceaux originaux, ainsi que de la musique de Milou en mai, film de Louis Malle (1989).
Le 11 septembre 1975, à Paris, Stéphane Grappelli reçoit la Légion d’honneur. La plus haute décoration honorifique française pour son immense talent de musicien polyvalent.
« Quelques notes de son précieux Guadagnini suffisaient à libérer une joie de vivre d’une autre époque, avec des sentiments et du brio doux », écrivait le critique musical italien Giacomo Pellicciotti le lendemain de sa disparition, le 1er décembre 1997. L’art interprétatif de Grappelli a touché et continue de toucher l’esprit de son public grâce aux enregistrements qu’il a laissés en héritage.
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A voir et à écouter :
- Medici.tv : vous propose le concert de Stéphane Grappelli de 1961 à la Maison de la Radio, à Paris. Lors de ce concert le « parrain du violon jazz » se met au piano. Si vous vous trouvez en dehors des locaux de la BCUL, de l’UNIL ou de la HEP, connectez-vous sur la plateforme Medici.tv grâce à votre numéro de carte de lecteur (identifiant) et votre mot de passe Renouvaud.
- Entretien avec Stéphane Grappelli : Une archive de 1982, Radio France
- La musique des musiciens avec Stéphane Grappelli : Une archive de 1982, Radio France
- Stéphane Grappelli, 88 cordes, Radio France
- Stéphane Grappelli, le poids des inédits et la légèreté du swing, Radio France
- Stéphane Grappelli dans les archives de l’Institut national de l’audiovisuel
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