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Du signe au son (6/6) : Ravi Shankar, le « cinquième Beatle »

Une paire de lutrins avec des partitions ouvertes éclairés par une lumière bleue.

Dernier épisode de Du signe au son, notre voyage à la découverte de l’interprétation et de ses acteurs ! A l’honneur cette fois la musique du monde et l’une de ses personnalités majeures : le sitariste et compositeur indien Ravi Shankar, de son vrai nom Robindra Shaunkor Chowdhury, disparu il y a 10 ans.

Véritable légende de la musique indienne et grand maître du sitar, le jeune Ravi Shankar commence en réalité sa vie artistique comme danseur dans la troupe de son frère Uday Shankar. Mais la rencontre avec le grand musicien Allauddin Khan va changer sa vie. A l’âge de 18 ans, Ravi Shankar abandonne la danse, quitte tout et rejoint son gourou. Sept ans seront consacrés à l’étude rigoureux du sitar. Durant ces années, il comprend qu’il allait devenir un musicien professionnel et un interprète de la musique hindoustani (d’Inde du Nord). Sitôt dit, sitôt fait ! Dès les années 1950, grâce à ses nombreuses tournées à travers le monde entier, Ravi Shankar fait découvrir la musique indienne ainsi que le sitar au public occidental. Il devient le « parrain de la World Music ».

Sa créativité, son style, son originalité, sa capacité de partager son savoir, son talent dans l’improvisation et son jeu virtuose du sitar deviennent une source d’inspiration. Pour de nombreux musiciens rock des années 1960 en particulier ! En quête de spiritualité et surtout de nouvelles sonorités exotiques et psychédéliques, ils se laissent transporter par l’art de Ravi Shankar et le son de son instrument. En 1966, Georges Harrison, le guitariste des Beatles, devient son élève. Il introduit alors le sitar ainsi que le tabla, un instrument de musique de percussion de l’Inde du Nord,dans la musique des Quatre garçons dans le vent. Du fait de la grande popularité du quatuor britannique, Ravi Shankar devient une « pop star internationale ». Il fut même surnommé « le cinquième Beatle ». Un statut qui l’a beaucoup gêné et qu’il n’a jamais aimé. Toutefois, cette célébrité lui a permis de remplir sa « mission » : diffuser, vulgariser et rendre accessible la musique indienne, une musique non écrite qui est transmise plutôt oralement de génération en génération.

Parmi ses élèves figurent également le violoniste classique Yehudi Menuhin et le saxophoniste jazz John Coltrane. Il côtoie Brian Jones des Rolling Stones et se lie d’amitié avec le compositeur américain Philip Glass et le violoncelliste Mstislav Rostropovitch. Sa fille Anoushka Shankar, se révèle bientôt digne héritière de son immense talent, tandis que sa fille aînée Norah Jones emprunte la voie de la musique jazz et pop.

Le dialogue entre la culture musicale indienne et occidentale instauré, les collaborations qui en découlent élèvent le sitariste au rang de messager inépuisable et d’interprète d’excellence de la musique indienne. L’Inde lui décerne sa plus haute distinction civile, la Bharat Ratna, en 1999. Tandis que l’industrie musicale américaine le récompense avec quatre Grammy Awards. En 2010, l’académie de l’humanisme d’Ohrid, située en Macédoine, lui remet le Prix mondial de l’humanisme.

A voir et à écouter :

C’est maintenant à vous de découvrir des interprétations qui vous donnent des émotions et des frissons. Profitez des collections musicales de la BCU !

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