La BCUL a le plaisir de s’associer une nouvelle fois au Festival Bach de Lausanne en proposant une sélection ciblée de documents en lien direct avec le programme de cette 26e édition. Compositeurs et œuvres n’auront plus de secret pour vous !
La BCUL met la musique à l’honneur sur le site Riponne : livres, partitions, CD, vinyles, DVD, revues, fonds d’archives. Plus de 127’000 documents musicaux sont à disposition du public gratuitement. Émules de Bach ou simples curieux·ses peuvent également tester deux logiciels de composition musicale ainsi qu’un piano numérique. À ne pas manquer non plus, l’offre à distance, telle que la nouvelle playlist YouTube dédiée aux musicien·nes vaudois·es, les plateformes de vidéo HD Medici.tv et Qwest.tv, Patrinum pour les fichiers des musiciens et ensembles musicaux vaudois et plus encore. Emportez la BCUL partout avec vous !
Le Festival Bach de Lausanne et le « Lyrisme baroque »
D’où vient le terme lyrisme ? De la lyre, cet instrument dont les accords harmonieux accompagnaient les compositions des aèdes de l’Antiquité et qui devient le symbole de l’inspiration poétique. Le lyrisme privilégie l’expression poétique et l’exaltation des sentiments et des émotions humains. Et comme la poésie lyrique ne se contente pas de dire mais chante ces sentiments, l’élément musical devient essentiel. Le lyrisme unit naturellement la poésie à la musique, au chant en particulier.
Dans cette 26e édition, le Festival Bach de Lausanne met à l’honneur l’art lyrique et la couleur particulière de la voix de contre-ténor.
Au cours du 17e siècle une pratique de mutilation était devenue, hélas, une véritable mode. Certains chanteurs de sexe masculin, souvent issus des couches les plus pauvres de la population (les parents souhaitant leur offrir une vie meilleure ou désirant tirer un bénéfice financier de la mutilation), subissaient, avant la puberté, la castration. Mais dans quel but ? Dans le but de conserver le registre aigu et céleste de la voix enfantine, tout en bénéficiant du volume sonore et de la capacité respiratoire d’un adulte. Les castrats, véritables rock stars à l’époque, étaient très recherchés dans le monde de l’opéra naissant, ainsi qu’à l’église. En effet, comme le catholicisme ne permettait pas aux femmes de chanter dans les lieux de culte, et les voix des enfants ne suffisaient plus à contraster les instruments, la musique religieuse s’est orientée vers les castrats, leur puissance et leur virtuosité.
La pratique de la castration à des fins vocales et artistiques a été interdite par le pape Clément XIV à la fin du 18e siècle et les castrats ont disparu au cours du siècle suivant. Au milieu du 20e siècle, lors de la redécouverte du répertoire de musique ancienne, la nécessité d’un renouveau des voix masculines aiguës s’est fait sentir. La technique du falsetto, voix de fausset, utilisée par les contre-ténors, a répondu au besoin et a permis de reconstituer cette voix du passé. En effet, la voix de contre-ténor est considérée comme la voix la plus proche de celle des castrats. La même technique vocale se retrouve également de plus en plus dans les musiques pop contemporaines (Nemo, Gjon’s Tears, Prince, Justin Timberlake, Freddie Mercury, Barry Gibb des Bee Gees), ainsi que dans la chanson traditionnelle suisse (le yodel). Elle permet d’exploiter la voix de manière surprenante !
Bon Festival à toutes et à tous !
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